Le quartier de l'Opéra n'a pas vraiment l'habitude. Hier matin, à
Paris, la respectable place a été le lieu d'un important rassemblement de salariés des banques (1) qui manifestaient contre le projet de nouvelle convention collective proposée par l'AFB (Association française de banques). Cette dernière a dénoncé, en février 1998, celle qui régissait depuis 1952 les droits de la profession. Depuis près de deux ans, les négociations entre patronat et syndicats piétinent. Au risque que le premier janvier prochain, les salariés ne disposent plus, pour seule protection sociale, que du simple code du travail 11 heures 30. A deux pas du siège des plus grandes banques françaises, le cortège s'ébranle. Les manifestants se chauffent la voix en conspuant les non grévistes de la BNP aux balcons. Banderoles, tambours africains, pétards, slogans bien sentis et même Chant du partisan version Zebda, on sent, de la part de travailleurs peu portés à la contestation, le désir de montrer qu'ils sont des grévistes comme les autres.
«Pas des banquiers». «On pense que nous sommes une population de nantis, s'insurge Christiane, venue de Valence. Mais les employés de banque ne sont pas des banquiers.» Ils sont unanimes à dénoncer la méthode du patronat. «En l'état, les propositions de l'AFB sont inacceptables, assure Marie-Claire, 52 ans, cadre à la BNP. En agitant la perspective de passer au simple code du travail, ils nous imposent un véritable chantage.» René, 49 ans, «simple» employé, partage la m