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Libération

Conférence de l'OMC aux Etats-Unis Seattle prolonge l'état d'urgence. La ville se remet mal des émeutes de mardi.

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publié le 2 décembre 1999 à 2h12

Seattle envoyé spécial

C'est dans une ville officiellement placée sous une forme de loi martiale que Bill Clinton est arrivé hier matin. Après un couvre-feu imposé au terme d'une journée d'affrontements entre policiers et manifestants, le président américain est venu s'adresser aux délégués d'un sommet de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) de plus en plus surréaliste. Le centre de la «capitale de la mondialisation» avait mardi soir des airs de ville en guerre: rues désertes, vitrines brisées couvertes de panneaux de contreplaqué, rues jonchées de décorations de Noël.

Mardi matin, plusieurs milliers de manifestants non-violents avaient paralysé le quartier du centre de conférences, contraignant l'OMC à annuler la cérémonie d'ouverture du sommet et à retarder de plusieurs heures le début de ses travaux. Puis, une énorme manifestation de plusieurs dizaines de milliers de personnes ont envahi la ville. Dans l'après-midi, une véritable guérilla urbaine, opposant la police à des milliers de manifestants, a dévasté le centre ville, obligeant le maire Paul Schell à décréter l'état d'urgence, imposer le couvre-feu de 7 heures du soir à 7 heures 30 du matin, et faire appel à la Garde nationale" La ville a d'ailleurs annoncé hier que le couvre-feu sera maintenu jusqu'à la fin du sommet, vendredi.

Planqué. La journée du 30 novembre a donc bien été, comme l'avaient promis les opposants à la mondialisation ­ incarnée par l'OMC ­ la «manifestation du siècle» à Seattle, et «une journée