Air France a décidé de ne pas bouder son plaisir. La compagnie
aérienne si longtemps déficitaire nage dans le bonheur d'excellents résultats et de perspectives euphorisantes. Des clients comme s'il en pleuvait, des avions pleins, une activité frénétique confirmée chaque jour. Alors que les grands transporteurs européens British Airways et Lufthansa donnent des signes d'essoufflement, la compagnie française parade et affiche un bénéfice net de 2 milliards de francs au premier semestre. Le meilleur résultat de son histoire, en hausse de 52% par rapport au premier semestre de l'exercice précédent. Tout s'envole. Certes, l'an dernier, la grève des pilotes d'Air France avait considérablement affecté les comptes du groupe. Mais là il ne s'agit pas d'un simple réajustement. Tout s'envole: l'activité passagers qui progresse de 15,6%, le résultat brut d'exploitation qui grimpe de 85%, l'excédent brut d'exploitation de 36,2% et le chiffre d'affaires qui gagne 12,9%, à 33,76 milliards de francs. Et si les prévisions se vérifient, l'année se terminera par une nouvelle amélioration des profits: grâce au développement de Roissy et à ce terminal F qui ne désemplit pas; grâce aussi à l'augmentation des capacités (cette fameuse «stratégie de croissance» chère à Jean-Cyril Spinetta, le PDG d'Air France, et à l'alliance américaine avec Delta Airlines, qui commence à porter ses fruits. Aux Etats-Unis, Air France propose désormais dix fois plus de destinations qu'il y a deux ans. «Même le c