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Libération

La «bulle» entend les bruits de la rue.Les 135 pays ont commencé les discussions hier.

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publié le 2 décembre 1999 à 2h12

Seattle envoyé spécial

Depuis mardi après-midi, la police a réussi à créer une bulle dans Seattle. Dans cette bulle, qui englobe le Centre de conférences et l'hôtel Sheraton, quelques milliers de personnes négocient sur le commerce mondial. Il y a des télévisions allumées dans de nombreuses salles, comme autant de petits hublots sur le monde extérieur. Mardi, la chaîne d'information locale Northwest News y retransmettait, en direct, les images des «émeutes». Les habitants de ce monde du «dedans» s'arrêtaient de temps en temps pour jeter un coup d'oeil. A l'heure du déjeuner, à travers la grande baie vitrée de la salle de restaurant du Sheraton, au premier étage, ils pouvaient admiraient les danses des manifestants et les fumées lacrymogènes. Juste derrière la vitre, un manifestant, juché sur les branches d'un arbre, regardait dans l'aquarium en criant. Mais impossible de l'entendre.

Clinton «comprend». C'est dans cette ambiance irréelle que les 135 pays ont commencé leurs discussions, le but étant de s'entendre sur l'ordre du jour du «cycle du millénaire», des négociations qui doivent durer au moins trois ans. Les événements du «dehors» n'ont pas manqué de bousculer les discussions du «dedans». Dans une interview au Seattle Post-Intelligencer, hier matin, Bill Clinton affirmait comprendre leurs motivations. «Nous ne devrions pas commercer avec des pays qui violent les conventions sur le travail des enfants ou refusent à leurs travailleurs les droits sociaux élémentaires et de