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Libération

Volkswagen sort du temps.Pour 5 000 embauchés, la firme réinvente le travail à la tâche.

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publié le 2 décembre 1999 à 2h12

Berlin de notre correspondante

Le slogan claque à nouveau comme une formule magique: «5 000 fois 5 000». Peter Hartz, le déjà célèbre inventeur de la «semaine de quatre jours» (ou plus exactement de 28,8 heures de travail) chez Volkswagen, vient cette fois de proposer d'embaucher 5 000 salariés pour 5 000 marks bruts mensuels (16 750 francs). Sous une condition spéciale: les 5 000 devront travailler «à la tâche», aussi longtemps que nécessaire pour remplir un programme donné. La variable essentielle ne sera plus le salaire mais le temps de travail.  Révolutionnaire. «Plus l'équipe travaillera vite et bien, moins elle aura besoin de retravailler les pièces, plus elle pourra se rapprocher d'une semaine de 28,8 heures», explique la direction de Volkswagen. Et vice versa: «Si l'équipe est moins performante, si elle doit reprendre les pièces, elle devra travailler plus longtemps.» L'avantage pour l'entreprise saute aux yeux: un coût en personnel fixe et prévisible, plus d'heures supplémentaires à payer en cas de malformations qu'il faut corriger. «Le risque sera du côté du salarié», se réjouit la direction.

Selon Peter Hartz, chef du personnel de Volkswagen, l'idée est plus révolutionnaire encore que la semaine de 4 jours, introduite en 1994 pour sauver 30 000 emplois menacés et conservée depuis. Sa formule «5 000 x 5 000» prévoit en effet une organisation encore inédite du travail: la création d'une nouvelle «Business Unit», entièrement responsable de la production et de la commer