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Libération

Conférence de l'OMC à Seattle. Plus qu'un jour pour s'attaquer au fond. Hier, l'Europe a fait des concessions, contestées, sur les OGM.

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publié le 3 décembre 1999 à 2h11

Seattle envoyés spéciaux

«Il faut aujourd'hui sortir des postures. Il faut entrer dans le vif du sujet. Chacun doit prendre ses responsabilités. Si on ne le fait pas aujourd'hui, on voit mal quand ce sera possible.» Peter Guilford, porte-parole de la Commission européenne, avait été chargé hier matin (hier soir à l'heure de Paris) par Pascal Lamy, commissaire au Commerce et principal négociateur de l'Union, de dramatiser un peu l'ambiance de la conférence de Seattle.

Aucun progrès. Il faut dire que, depuis trois jours, les 135 pays membres de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) n'ont fait aucun progrès concret pour tenter de réduire les différents points de blocage: la libéralisation de l'agriculture, exigée par les Etats-Unis et les pays du groupe de Cairns (Australie, Brésil"); l'aménagement des précédents accords de Marrakech, demandé par les pays du tiers monde; l'introduction, réclamée par les Européens, de nouveaux sujets dans l'ordre du jour: règles du jeu en matière de concurrence et d'investissement, etc. Pour les Européens, c'est maintenant aux Etats-Unis de bouger. «Clinton est très fort pour les discours, grognait-on dans le camp de l'UE, mais il ne propose rien, de peur de déclencher la colère soit des manifestants anti-OMC, soit des fermiers, soit des ouvriers.»

Malgré des centaines d'arrestations, les opposants à la libéralisation du commerce continuaient à manifester hier dans les rues de la ville, bravant la police sur le mode non violent de la désobéissa