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Libération
Interview

Christian de Boissieu analyse la chute de l'euro face au dollar: «Le ciel ne nous est pas tombe sur la tête».

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publié le 4 décembre 1999 à 2h09

L'euro avait repris des couleurs vendredi. Après être passé jeudi

sous le cours de 1 dollar pour 1 euro à New York (0,9995), il s'affichait à 1,0015 dollar en Europe en fin de semaine. Mais cette brève incursion sous le plancher «psychologique» de la parité parfaite avec la monnaie américaine n'efface pas une dépréciation de 15% depuis le début de l'année et nourrit des interrogations sur la politique monétaire et économique menée en Eurolande et sur la gestion de la Banque centrale européenne. «La faiblesse de l'euro nuit sans conteste à l'image de la BCE. Avant son lancement, elle s'était engagée à en faire une monnaie internationale forte. De ce point de vue, elle a totalement échoué», estime Juergen Pfister, économiste à la Commerzbank à Francfort. Wim Duisenberg a, dans un entretien au Wall Street Journal Europe, reconnu que la baisse de l'euro était une des «déceptions majeures» de sa première année comme président de la BCE. Pour Christian de Boissieu, seule une croissance soutenue peut faire durablement remonter la monnaie européenne qui est actuellement proche de son niveau réel.

Christian de Boissieu est professeur d'économie à l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne.

L'euro est arrivé à parité avec le dollar. Est-ce son bon niveau?

La vérité, c'est que l'euro avait démarré un peu fort, à 1,17 dollar, en janvier. Car pour les marchés, c'était tout nouveau tout beau. Mais ils s'étaient trompés. Les gouvernements avaient fixé des parités fixes entre les monnaies des o