Tous reviennent de Seattle où ils ont participé à la conférence sur
le commerce international, côté officiels ou côté manifestants. Nous leur avons demandé quelle était l'image qui les avait le plus marqués au cours de cette semaine mouvementée.
Dominique Rivière, CGT Métallurgie Je garde l'image des Américains du groupe «Art et Révolution» et de leurs puppets, ces marionnettes géantes. Au quatrième jour, ils reprenaient les revendications européennes contre le boeuf aux hormones. Cela signifiait que l'internationalisation de la lutte anti-OMC n'était pas faite que de la présence juxtaposée des délégations, mais que les uns faisaient leurs les revendications des autres. Il ne faut plus sous-estimer le volonté d'expression des gens. Les salariés peuvent avoir des revendications au-delà des salaires et l'emploi, qui touchent à ce qu'il y a dans l'assiette ou dans la télé. Cela élargit tout notre champ d'action.
François Huwart, secrétaire d'Etat au Commerce extérieur Le moment le plus fort a été le dernier Conseil des ministres européens, vendredi. C'était une mise à l'épreuve de l'unité européenne sous la pression américaine de Charlene Barshefsky, la représentante américaine au Commerce. Elle exigeait une réponse immédiate sur le projet agricole qui nous était soumis. Je suis intervenu pour faire comprendre que c'était un piège et que les Américains cherchaient à prendre en otage l'ensemble de la négociation à partir de la question agricole. Là, je me suis dit: «L'Union europée