Tokyo, de notre correspondante.
Depuis le coup d'audace de Renault sur Nissan, on assiste, hasard ou pas, à un étonnant ballet des entreprises françaises au Japon. Elles viennent désormais faire leurs emplettes dans ce pays jugé, il n'y a pas si longtemps encore, inaccessible tant en raison du coût exorbitant de ses actifs que du gap culturel. Ainsi, après des années de présence au Japon, Valeo réalise enfin son ambition: y posséder ses propres usines. Le groupe d'investissement Artemis de Francois Pinault et la compagnie d'assurances Axa rachètent des compagnies d'assurances vie. Soufflant l'affaire à plusieurs assureurs étrangers, dont l'allemand Allianz, le groupe de Claude Bébéar a mis sur la table près de 10 milliards de francs (1,8 milliard d'euros) la semaine dernière pour reprendre Nippon Dantai, le 13e assureur vie. C'est aussi Vivendi, le groupe présidé par Jean-Marie Messier, qui, à petits pas, (via une joint-venture avec son partenaire historique, la maison de négoce Marubeni et la création d'une filiale en propre) affirme vouloir devenir le leader des services à l'environnement au Japon.
Modèle français. Il y eut aussi le rapprochement entre Essilor-Varilux et Nikon, la prise de contrôle de la maison d'édition Fujin Gahosha par Hachette Filipacchi Medias (HFM) ou encore les implantations de Sephora (la chaîne de distribution de produits de beauté du groupe LVMH) et de Carrefour. Après avoir conquis le reste de l'Asie (Taiwan, Thaïlande, Chine, etc.), ce dernier co