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TRIBUNE

35 heures: oui mais avec des emplois!

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La seconde loi Aubry n'impose aucune création d'emploi aux entreprises pour bénéficier des aides de l'Etat dans le cadre de la réduction du temps de travail.
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publié le 9 décembre 1999 à 2h05

La loi sur les 35 heures ne sera votée définitivement que les 21 et 23 décembre à l'Assemblée nationale. D'ici là, tous ceux qui veulent vraiment que reculent le chômage, la précarité et l'exclusion doivent se mobiliser pour améliorer cette loi. En effet, le texte de la loi voté en première lecture est décevant. Bien des points peuvent être discutés ou critiqués. Mais un point nous semble vraiment scandaleux: l'absence de condition de création d'emplois.

Une entreprise pourra ne créer aucun emploi et recevoir les aides de l'Etat!

Alors que, pour avoir droit à une exonération, la loi Robien exigeait la création de 10% d'emplois en CDI; alors que la première loi Aubry n'exigeait déjà plus que 6% d'embauches (en CDI ou en CDD), la deuxième loi Aubry, elle, n'impose aucune création d'emplois!

Si la loi n'est pas modifiée sur ce point essentiel, les entreprises vont augmenter les cadences, le stress et, pour les cadres ou les commerciaux, le travail emporté à la maison.

Elles feront faire des heures supplémentaires: en réalité, la loi permet aux entreprises de rester à 38 heures avec un surcoût de seulement 0,6% de la masse salariale en 2000 et de 1,5% l'année suivante. Dans ces conditions, comment espérer des créations d'emplois massives?

Certes, depuis deux ans, les chiffres officiels du chômage ont baissé. Mais le problème est loin d'être réglé. La précarité et la pauvreté n'ont jamais été aussi importantes. Ce n'est donc pas maintenant qu'il faut baisser les bras.

Aussi, nous, sign