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Libération

Prime et déprime à Rennes. Les employés municipaux sont en grève depuis dix jours.

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publié le 9 décembre 1999 à 2h06

Rennes, correspondance.

Depuis dix jours, un bras de fer inattendu oppose un bon millier d'agents communaux de la ville de Rennes aux élus, Edmond Hervé, le maire PS, en tête. Aux origines du conflit qui paralyse plusieurs services municipaux, une prime mensuelle accordée en 1997 par le ministère de l'Intérieur à son personnel, et dont le montant variait de 500 à 1 875 francs selon les échelons. Par la suite, son attribution avait été étendue aux agents administratifs des collectivités. Mais Edmond Hervé s'est toujours refusé, pour des raisons budgétaires, à l'accorder à ses employés municipaux. A Rennes, la revendication salariale s'est vite transformée en grand déballage des frustrations et des amertumes accumulées au fil des ans. Depuis le début du mouvement, les employés municipaux en grève occupent l'hôtel de ville. Parmi eux, une quarantaine d'agents des services de l'état civil, où le malaise couvait depuis plusieurs mois.

«Sous pression». «Personne ne veut être affecté à ce service, remarque Chantal, qui, à 55 ans, touche 7 300 francs nets par mois. On est sans arrêt sous pression et on n'a jamais eu autant de travail que ces derniers mois. Sans que l'on nous propose la moindre création de postes. Parfois, on a envie de tout envoyer balader mais l'usager, lui, n'y est pour rien.» Délivrance d'actes de naissance, de livrets de famille et autres fiches d'état civil, enregistrement des décès sans oublier les dossiers de mariage, les agents de l'état civil ont une lourde