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Libération

Arfelix, l'irréductible syndicaliste d'IBM. Son salaire n'a pas bougé depuis des années. La firme vient d'être condamnée.

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publié le 10 décembre 1999 à 2h05

Décidément, les cieux ne sont pas cléments avec IBM. Vingt-quatre

heures après avoir été condamné par la cour d'appel de Montpellier à verser 20 millions de francs de dommages et intérêts à 173 anciens salariés victimes d'un licenciement déguisé, le constructeur informatique est épinglé par le conseil des prud'hommes pour discrimination syndicale.

Saisis en référé par Jean-Claude Arfelix, CFDT, secrétaire du comité d'établissement de Montpellier depuis 1993, les juges prud'homaux ont estimé qu'il y avait bien un lien entre le «carriérogramme» plat de ce salarié et son activité syndicale. Deux greffiers ont été chargés de reconstituer sa carrière et les préjudices qu'il a subis avant de présenter la facture à son employeur.

Dans le monde feutré d'IBM, l'affaire n'est ni nouvelle, ni unique. Le cas Arfelix est simplement exemplaire d'un combat commencé en 1987 et que les syndicalistes sont en train de gagner. Procès-verbal. Comme d'autres compagnons d'infortune, Jean-Claude Arfelix, entré chez IBM en 1976 avec un BTS en poche, n'a jamais de surprise en lisant sa fiche de paie. Depuis 1991, date à laquelle le constructeur le raye de la carte des augmentations générales, le chiffre en bas est invariablement le même: 11 787 francs brut, quand le salaire moyen de ses collègues, embauchés au début des années 70 avec le même diplôme, a grimpé à 23 108 francs.

Tout débute en 1987 avec un inspecteur du travail teigneux. Au terme d'une enquête serrée, il dresse un procès-verbal pour «disc