Le bug de l'an 2000 mène à tout, même au théâtre. EDF a choisi de
jouer dans la catégorie «improvisation». On connaît la règle: des acteurs tirent au sort un thème et doivent improviser une scène. Le 27 octobre et le 1er décembre, l'électricien a joué les scénarios catastrophe du passage à l'an 2000. A l'heure H, soit 7 heures du matin (une heure de théâtre simule quatre heures «réelles»), Gérard Wolf, directeur de cabinet du PDG, tire une première enveloppe. «Météo très mauvaise, pluie verglaçante dans le quart sud-est de la France. Les lignes tombent les unes après les autres et les dépanneurs d'EDF sont gênés par le verglas. Résultat: deux centrales nucléaires s'arrêtent, coupées du réseau.»
Quelques minutes plus tard, le directeur régional de l'Ile-de-France appelle. «Alerte à la pollution en région parisienne, niveau 3.» Le préfet exige l'arrêt de la centrale de Vitry-sur-Seine, qui brûle du charbon. Si EDF obtempère, il plonge dans le noir une partie de la région, et notamment les Champs-Elysées. Comble de malchance, une nouvelle enveloppe indique que les groupes électrogènes censés sécuriser l'avenue noire de monde «sont en panne"».
La tension monte d'un cran, voire de deux, lorsque les journalistes demandent des explications sur l'incident survenu au Japon. Les invités du réveillon organisé par l'ambassade de France ont été pris d'un malaise collectif. Selon une organisation écologiste, les aliments français, en provenance de la vallée du Rhône, auraient été irradiés p