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Libération

France Telecom bouté hors d'Allemagne. Le néerlandais KPN lui souffle l'opérateur E-Plus.

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publié le 11 décembre 1999 à 2h03

France Télécom a mal joué et bien perdu. Aux petites aurores, hier

vendredi, Bell South a tranché. La «baby bell» américaine a mis un terme aux fiançailles d'E-Plus avec France Télécom. Annoncées par l'opérateur français au début octobre, elles étaient en bonne voie. France Télécom avait convenu de racheter les actions que Vodaphone d'un côté et RWE-Veba de l'autre détenaient dans E-Plus dont elles souhaitaient toutes trois se débarrasser. Mais Bell South, qui en détient 22,5%, a fait jouer son droit de préemption et les a revendues sans attendre au néerlandais KPN. Mettant un terme brutal à la future noce franco-allemande. KPN devra verser cash 9,1 milliards d'euros, correspondant aux 77,5% du capital d'E-Plus, soit exactement le prix que France Télécom avait convenu de débourser pour cette même fraction du capital. Bell South gagne, lui, un contrôle à 50/50 d'E-Plus et pourra aussi entrer au capital de KPN.

Ce n'est pas que France Télécom fût un mauvais parti. Mais «l'alchimie personnelle était meilleure avec KPN», a confié, hier, le président de Bell South, Buddy Miller. France Télécom, qui pensait, avec E-Plus, tenir son ticket d'entrée sur le marché allemand du téléphone mobile et une revanche contre Deutsche Telekom qui avait rompu l'alliance avec lui, ne s'avoue pas définitivement battu. Il va se livrer à la chasse au bug juridique, examinant à la loupe «les modalités d'exercice par Bell South de son droit de premier refus». En effet, l'opération envisagée par France