Des PTT hollandais, il ne reste plus que la couronne, et le rappel,
sous le sigle, de son nom d'antan: «Royal Dutch Company». Tout le reste a été balayé depuis longtemps. En pointe dans le mouvement d'ouverture à la concurrence des ses services publics, les Pays-Bas ont cassé leurs PTT il y a dix ans. Et donné naissance à une poste privatisée extrêmement agressive et à un opérateur de téléphonie qui ne l'est pas moins. L'opération KPN-Bell South est symbolique a plus d'un titre des moeurs et coutumes d'aujourd'hui.
Les tabous tombent. D'abord, les opérateurs historiques n'ont plus aucun complexe. La dernière illustration est venue du Nord. Où l'impensable s'est produit récemment: le mariage entre Telia et Telenor. Entre l'opérateur historique de Suède et son alter ego norvégien. «On a même vu plus fort encore, commente Didier Pouillot, consultant à l'Idate (Institut de l'audiovisuel et des télécommunications en Europe), quand Olivetti, nouvel entrant sur le marché du téléphone, n'a fait qu'une bouchée de Telecom Italia, le France Télécom italien.» Aucune opération n'est plus taboue.
Seconde constante, rien n'est acquis jusqu'au dernier moment. Les coups de théâtre comme celui d'E-Plus, hier, sont monnaie courante. Des affaires quasiment réglées échouent au dernier moment. France Télécom a déjà essuyé pareils déboires. Quand Deutsche Telekom, après avoir scellé une alliance, s'est subitement désisté, frôlant même la muflerie. Des opérations considérées comme acquises et même si