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Libération

KBC, prétendante à l'affût. L'ambitieuse banque flamande détient 18,2% du CCF.

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publié le 13 décembre 1999 à 2h02

Bruxelles, envoyée spéciale.

Tout de verre et d'acier, le bâtiment a épousé le style des vieilles usines textiles de Moelbeck, un quartier populaire, en pleine rénovation. Avec ce marbre rose, ces ficus enfermés dans leur cage et cette cafétéria ornée d'une frise aux couleurs criardes, on se croirait dans un centre commercial de luxe. On est chez l'autre prétendant au contrôle du Crédit commercial de France (CCF). Le bancassureur belge KBC aurait pu s'installer dans le quartier des affaires avec les autres grandes belges. Mais la banque KBC ne peut rien faire comme tout le monde. Bien trop flamande et indépendante pour cela. Rien qu'à entendre parler français, les charmantes hôtesses de la banque, sise le long du canal Bruxelles-Charleroi, ont le poil hérissé. Le visiteur francophone doit quasiment supplier pour avoir le droit de s'asseoir. Président de KBC depuis un an, Remi Vermeiren se montre tout aussi réfractaire. C'est que depuis que la banque flamande joue des coudes avec le groupe néerlandais ING pour prendre le contrôle du CCF, KBC vit en permanence sous les sunlights. Huis clos bancaire. «Nous n'avons pas racheté d'actions depuis quatre mois», précise Remi Vermeiren dans son bureau du 7e étage, qu'il n'a pas encore eu le temps de décorer avec l'une des nombreuses toiles d'art moderne belge qui tapissent les couloirs. Oui, mais voilà, son grand rival, ING, a fait officiellement part de sa flamme au CCF. Le 25 novembre dernier, il en avait d'ailleurs encore repris