Le rail européen va s'ouvrir à la concurrence. Plus exactement, le
fret va pouvoir circuler plus librement sur le réseau ferré de la communauté. Après une discussion marathon, les ministres des Transports de l'Union européenne, réunis à Bruxelles, sont parvenus vendredi soir à un accord. Sous réserve d'avoir obtenu une licence, les compagnies ferroviaires des quinze pays de l'Union européenne pourront emprunter le réseau transeuropéen de fret ferroviaire (RTEFF) de la Communauté. L'ouverture à la concurrence sera «réciproque»: si un pays ouvre largement son réseau à son voisin, celui-ci devra en faire autant. Un système de redevances «transparent, non discriminatoire et harmonisé» sera établi pour rémunérer l'emprunt des rails. Cet accord sera soumis ultérieurement au Parlement européen.
Les Français n'étaient pas des chauds partisans de cette ouverture, préférant laisser à la SNCF le soin de négocier l'emprunt de leur réseau de façon bilatérale et au coup par coup avec les compagnies intéressées. La SNCF avait signé pareil accord avec la Deutsche Bahn, en avril.
Balkanisation. Mais le recul du fret ferroviaire, allié aux piètres performances du rail, a eu raison des réticences. Le rail, qui acheminait 32% du fret en 1970, n'en transporte plus que 17%. La vitesse moyenne des marchandises acheminées par trains est tombée à 17 kilomètres-heure dans la Communauté. Difficile de remonter la pente, sans s'attaquer à la balkanisation du réseau. La Belgique et le Luxembourg, soucieu