Bug is money, et c'est même beaucoup d'argent. D'abord à cause de sa
prévention, qui a coûté des fortunes partout dans le monde. Bien que les estimations varient énormément, la centaine de milliards de francs a été, en tout état de cause, allégrement dépassée. Mais la crainte du bug de l'an 2000 a aussi des conséquences directes sur les marchés financiers, et l'approche de la date fatidique ne fait que les amplifier.
A tort ou à raison, certaines Bourses asiatiques sont jugées informatiquement peu fiables et commencent à en payer le prix. Pas de problème dans les pays jugés sûrs: à Tokyo, le volume moyen des échanges début décembre est le double de ce qu'il était l'an dernier à la même époque; les marchés de Hong-kong qui se remet des dures secousses de la crise financière de 1997 et de Singapour servent de refuge aux capitaux qui évitent surtout les marchés thaïlandais, indonésien ou philippin, où se fait sentir une certaine «psychose du bug». Celle-ci affecte surtout les opérateurs financiers locaux. «Ils craignent que s'ils placent leurs fonds dans les banques ou les compagnies thaïlandaises, ils s'évaporeront après le 31 décembre», assure un analyste cité par l'AFP. Un sondage Gallup publié à Londres la semaine dernière indique que l'Asie du Sud-Est est la région du monde qui, en général, redoute le plus les éventuels dégâts du bug de l'an 2000.
L'approche du 31 décembre a aussi de dures conséquences pour ceux qui se sont spécialisés dans son traitement préventif. Des s