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Libération

CCF: just married (ou presque). Vexé de l'accueil du français, ING retire, provisoirement, son OPA.

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publié le 14 décembre 1999 à 2h01

Marivaux en personne n'aurait pas trouvé intrigue plus échevelée. Ce

week-end, le puissant groupe de banque et d'assurance néerlandais ING avait manifesté son intention de lancer une OPA sur le CCF (Crédit commercial de France). En cash s'il vous plaît. Le prix était même fixé: 137,5 euros par action, soit une prime de près de 15% pour les actionnaires. A 20 heures dimanche soir, le Conseil d'administration du CCF avait déjà, sur le mode agacé, annoncé la nouvelle aux médias et aux marchés. Mais, une heure plus tard, vers 21 heures, un contre-ordre était adressé aux dirigeants (qui n'en ont pas fait publicité). Plus de mariage en vue. ING a brutalement décidé «de retirer son projet d'offre», au prétexte que sa demande de mariage n'a pas été reçue assez chaleureusement.

Retrait tactique. Mais quelle mouche a bien pu piquer ING (International Nederlanden Groep)? D'Amsterdam à Paris, les marchés se perdaient hier en conjectures. Ces gars-là ne sont pourtant pas des amateurs (lire ci-contre). ING n'a pas pu commettre de boulette et son retrait ­ provisoire ­ de la course paraît tactique. Depuis plusieurs semaines, il ne semblait plus faire l'ombre d'un doute que ING, actionnaire de 19,2% du CCF, était le mieux placé pour prendre le contrôle de la sixième banque française. Pendant quelques mois, KBC, le bancassureur belge, a bien essayé de jouer les challengers, grimpant dans le CCF jusqu'à 18,6%. Mais les nombreuses difficultés judiciaires et boursières rencontrées par diverses s