Les marchés adorent suspecter les autorités françaises
d'interventionnisme. Hier, l'euro est une nouvelle fois descendu au niveau du billet vert: 1,0057 dollar. La faute à qui? A la France, si l'on en croit ce qui se disait hier dans les salles de marchés, et plus particulièrement à la Banque de France. Les investisseurs n'ont, semble-t-il, pas du tout apprécié les informations du Financial Times de mardi, affirmant que le gouverneur de la Banque de France, Jean-Claude Trichet, avait émis des réserves sur le projet d'offre du groupe bancaire néerlandais ING sur le Crédit commercial de France, qui l'ont conduit à retirer son offre. «C'est complètement fantaisiste», remarquait-on hier à la Banque de France. Certes, le patron de ING, Godfried Van der Lugt, et Jean-Claude Trichet se sont bien vus dimanche à Paris, comme l'ont confirmé les deux parties. Volant au secours du gouverneur, Ruud Polet, le porte-parole d'ING, a même souligné hier que «l'entretien avait eu lieu en début d'après-midi à Paris avant que le conseil d'administration n'ait lieu. S'il y avait eu le moindre signe négatif de la part de monsieur Trichet, nous n'aurions donc pas fait notre proposition au conseil. Le retrait de notre offre est lié au fait que le conseil ne l'a pas accueillie assez favorablement». Bref, la Banque de France n'aurait aucunement donné un feu rouge au projet d'ING sur le CCF.
A-t-elle pour autant donné son feu vert? «Bah, Trichet leur a juste dit qu'il préférerait une alliance amicale», r