Lille, correspondance.
A un an de l'ouverture de son usine d'Onnaing, près de Valenciennes, Toyota peine pour recruter des cadres. Le constructeur japonais évoque plusieurs facteurs: l'embellie actuelle du marché du travail, la difficulté de convaincre les postulants à venir dans le Nord et la peur chez certains d'entre eux de rejoindre une structure qui, de l'extérieur, paraît rigide.
Le cliché du samouraï. Sur ce dernier point, Claude Boulle, vice-président de l'administration de Toyota Motors Manufacturing France, se veut rassurant même si, admet-il, «l'image des entreprises japonaises n'est pas dans l'air du temps». «Le cliché du samouraï ne correspond à aucune réalité. Nous ne travaillons pas en uniforme, nous ne poussons pas des cris de guerre, ni ne faisons de la gymnastique. Les gens n'ont pas compris que l'entreprise doit appliquer le droit français.»
Pourtant, l'enthousiasme du début de la campagne de recrutement s'est indéniablement ralenti. Avant le lancement officiel en septembre, 14 500 candidatures spontanées avaient été réceptionnées. Depuis la diffusion des documents permettant de se porter officiellement candidat, l'ANPE a enregistré 6 500 dossiers pour 800 postes de production à pourvoir en l'an 2000. Rien d'exceptionnel. A titre de comparaison, Sevelnord, qui produit à quelques kilomètres de là des monospaces pour Peugeot, Citroën, Fiat et Lancia, a reçu depuis l'annonce du projet au début des années 90 55 000 candidatures.
Toyota a donc demandé aux ANPE de l