Les 35 heures ont du mal à s'adapter aux poids lourds. Très peu
d'entreprises du transport de marchandise avaient utilisé la loi Aubry 1, qui avait été pourtant spécialement adaptée. La loi Aubry 2, qui sera obligatoire l'an prochain, risque de connaître des déboires similaires. Le gouvernement (les transports dépendant de Martine Aubry et de Jean-Claude Gayssot) avait concocté un décret d'application spécifique pour les chauffeurs routiers, qui devait être présenté pour avis à l'avant-veille de Noël, le 23 décembre, aux partenaires sociaux. Visiblement, le projet, gardé secret par le ministère, mais que les organisations patronales ont pu consulter, ne satisfait ni les employeurs ni les syndicats. Les organisations patronales (TLF, Unostra et FNTR) ne digèrent pas que la souplesse (la possibilité de travailler 50 heures par semaine contre 48 dans le droit du travail) ne soit accordées qu'aux «grands routiers», et pas au transporteurs régionaux. A l'inverse, ils contestent aussi les 35 jours de récupération octroyés pour compenser justement ces dépassements du plafond horaire légal. L'Union nationale des organisations syndicales des transporteurs routiers automobiles (Unostra), qui représente les petites entreprises et compte 4 500 adhérents parmi les plus radicaux, menace d'ores et déjà d'organiser avant Noël des arrêts de travail ou de bloquer des sites stratégiques (dépôts pétroliers, plates-formes de distribution), pour faire entendre ses revendications. L'Unostra com