Histoire édifiante: EDF vend en début d'année une filiale de
télévision par câble pour une bouchée de pain, certains parlent même d'«un franc symbolique»; l'acquéreur la revend presque immédiatement 840 millions de francs à un troisième larron; celui-ci licencie et présente maintenant la facture du plan social à" EDF!
En début d'année, SDS, la holding «diversification» d'EDF vend Vidéopole. L'opérateur public n'en peut plus de supporter les pertes de sa filiale. Celle-ci s'est spécialisée dans le câblage des petites villes. Elle détient des concessions de réseau dans des cités comme Mortagne-au-Perche, Revins, Lavelanet" et rend souvent d'inestimables services en résolvant, par exemple, le lancinant problème des «zones d'ombre» de la télé hertzienne. M6, par exemple, s'en est servie pour se développer. Mais poser des kilomètres de fibre optique pour 450 000 prises et recruter 138 000 abonnés sur 138 communes, cela coûte très cher.
Attendre. Actionnaire à 69%, EDF «éponge» en 1997 450 millions de pertes cumulées. En 1998, un audit prédit la catastrophe: au rythme annuel de 130 millions par an, le cap du milliard de pertes (cumulées) serait en vue. Bercy exige qu'on en finisse. Alphandéry, alors président de l'opérateur public, proclame devant la presse, en février 1998, son intention de vendre. C'est le piège. Tout le monde sait qu'EDF va devoir se débarrasser de Vidéopole, il suffit d'attendre. François Roussely, nommé à la tête de l'entreprise par Lionel Jospin, confirme l'o