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Libération
Interview

La finance européenne croquée par le coprésident de Fortis. «Le partenariat peut être un nid de vipères»

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publié le 21 décembre 1999 à 2h22

Tous les experts le disent. Après les mariages nationaux, les

banquiers vont s'adonner aux mariages transfrontières. La BNP a mis la main sur Paribas, mais certains parient déjà sur une alliance avec la Dresdner Bank. L'espagnole BSCH, issue du rapprochement de Banco Santander et de Banco Central Hispano l'année dernière, lorgne avec insistance sur la Société générale. Leur fusion est à peine approuvée par leurs actionnaires que les espagnols BBV et d'Argentaria ont annoncé samedi la signature d'une «alliance forte» avec l'italienne Unicredito (marié l'année dernière au Credito Italiano). Cela pourrait déboucher sur «une fusion transnationale» d'ici trois ans, affirment BBVA. Ce mois-ci, Dexia Belgium et Dexia France ont fusionné pour donner naissance au leader européen du financement de collectivités locales.

Lorsqu'ils ont fondé Fortis en 1990, le Belge Maurice Lippens et le Néerlandais Hans Bartelds étaient des précurseurs. Aujourd'hui, Fortis pèse 270 milliards de francs. Autant qu'Axa.

Coprésident du puissant groupe de bancassurance belgo-néerlandais Fortis (connu en France sous le nom de BCP ­ Banque Parisienne de Crédit), Maurice Lippens porte un regard particulièrement caustique sur le secteur bancaire français.

Quand vous avez créé Fortis en 1990, le statut européen des sociétés n'existait pas. Comment avez-vous fait?

Nous avons créé notre propre organisation qui n'est ni belge, ni néerlandaise. Nous avons inventé un système comptable belgo-néerlandais unique en son gen