L'américain Monsanto, surnommé «mon-satan» par les écologistes, a
trouvé à marier sa pharmacie. Il a annoncé hier le rapprochement de Searle avec le groupe suédo-américain Pharmacia-Upjohn (P&U), formant le onzième groupe mondial du secteur. La fusion est évaluée à 27 milliards de dollars (175 milliards de francs). Les deux groupes apportent dans la corbeille de mariage des médicaments poids lourds dans leurs spécialités, comme le Celebrex, un médicament contre les rhumatismes articulaires lancé en 1999, qui a déjà réalisé un chiffre d'affaires de 1,4 milliard de dollars, ou le Xalatan, le médicament le plus prescrit au monde contre le glaucome . La Nicorette, une gomme à mâcher pour fumeurs désirant arrêter devient aussi propriété du nouveau géant pharmaceutique.
Le nouveau groupe a toutefois décidé de séparer la pharmacie du reste de ses activités biotechnologiques. Celles-ci ont valu la semaine dernière à Monsanto d'être traîné en justice par des écologistes et des agriculteurs américains. Parangon de la multinationale tentaculaire, le groupe dirigé par Robert Shapiro traîne aussi une réputation sulfureuse à cause de son fameux «Terminator», un gène permettant de produire des semences stériles. En octobre, devant le tollé provoqué par l'annonce de la commercialisation d'un tel produit, le groupe de Saint-Louis (Missouri) avait décidé de renoncer à sa mise sur le marché. Le coup avait été rude pour la firme, chahutée en Bourse. Les investisseurs, autrefois friands de biotech