Le cerf est sans aucun doute un animal exemplaire. Dont on
connaissait déjà le brame, mais dont on ignorait le goût. Réparation fut faite pas plus tard qu'hier midi dans un endroit hélas méconnu. Il faut accepter, on verra plus tard à quel prix, de laisser son chariot sous l'escalier qui monte vers la cafet' du Carrefour d'Ivry. Pour découvrir un espace immense tout dévolu à la restauration. Là-haut, entre 11 h 30 et 14 h 30, c'est en effet l'univers des ventres et des âmes qui se remplissent de joie. On peut y déjeuner royalement pour 37,50 F, faire grimper l'addition à 47,50 (entrée marquée d'un astérisque, plat du jour pareil, fromage et dessert). Ou se laisser aller à un menu de roi que Brillat-Savarin n'aurait sans doute pas dédaigné. Ce que nous fîmes sans hésiter.
Salade de crudités magique, cerf et riz en duo amical, part de camembert, deux mandarines, avec par-dessus un 37,5 cl de Caroubiers, un de ces petits côtes-du-rhône de derrière les fayots. Un café-machine, le tout pour 86 F. Qui dit mieux? Pas grand-monde. «Pour le personnel du magasin, on a même des menus à 27 et 32 F», reconnaît Stéphane Hamard, responsable de l'endroit. Il y a un an, dix-huit mois après son retour du service, il a été débauché par le chef du rayon frais (dont dépend la cafet') de son emploi à la maison Casino, au-dessus. Il ne le regrette pas. Faisant marcher la maison comme il se doit.
Ainsi, «depuis avant-hier, on propose des menus festifs». Le saumon est en entrée, la tranche de foie gras