Les assureurs s'attendent à devoir affronter, rien qu'en France, des
dizaines de milliers de litiges supplémentaires au début de l'année prochaine. Pendant trois mois, le bug de l'an 2000 risque même de porter un rude coup à leurs 35 heures. S'attendant à ce que ses agents soient très sollicités, la FFSA, la Fédération française des sociétés d'assurance, a dû négocier avec les syndicats un avenant à la convention collective autorisant les personnels à travailler jusqu'à douze heures par jour. Elle a aussi créé une cellule de 130 experts pour gérer ces sinistres de l'an 2000, afin d'éviter l'engorgement des réclamations, regrouper les informations et limiter les risques de fraude, qui pourrait concerner de 15 à 20% des déclarations.
Car il n'est évidemment pas question de payer les yeux fermés. Conformément à leurs habitudes, les assureurs seront vi-gi-lants. Ils ont d'ores et déjà prévenu: ils n'indemniseront que ceux qui pourront prouver avoir pris des mesures pour que leurs équipements passent la date fatidique sans encombre.
Avec tout le battage autour des problèmes informatiques, nul n'est censé ignorer le bug (et sa date). «Notre métier consiste à assurer un aléa, or l'an 2000 n'a rien d'aléatoire», plaide-t-on à la FFSA. Si un assuré est cambriolé pendant son absence alors que le système d'alarme est tombé en panne, il pourra y avoir discussion pour savoir s'il s'était préoccupé du passage de son équipement à l'an 2000.
Cela dit, les assureurs seront moins sourcilleux ave