C'était la révolte du petit personnel. Même si la grève d'hier n'a
rassemblé que 400 personnes devant l'entrée de Disneyland à Marne-la-Vallée, elle a mis au moins en évidence une chose: au royaume de Mickey, il ne fait pas bon être sans qualification. Dans le brouillard, à la sortie de la gare RER, les manifestants se comptent et regardent qui est là. «Depuis sept ans que je travaille ici, je n'avance pas, dénonce une femme de chambre d'origine sénégalaise. On ne me respecte pas, on me traite comme un chien.» Ses amies, autour d'elle, opinent. Elles aussi sont entrées chez Disney en se disant qu'il y avait peut-être moyen de faire autre chose que femme de chambre, ou serveuse. Aujourd'hui, toutes déchantent et expliquent que c'est la première fois qu'elles manifestent de la sorte, au grand jour. Disney, qui affrontait hier, avec le sourire, sa première grève unitaire, est peut-être en train de vivre sa première crise de croissance sociale. Une crise que beaucoup de salariés expliquent par la nouvelle donne parmi le personnel. Plus de 50% des cast members ont plus de cinq ans d'ancienneté. Disneyland-Paris n'est peut-être pas fait pour employer du personnel qui reste longtemps en poste: «On voit bien qu'on gêne parfois, raconte une serveuse. Par rapport aux jeunes étrangers qui ne viennent que pour trois ou six mois, on a l'air de vieux cons. Nous, quand on change trois fois d'horaires en une semaine, on râle. On a une vie de famille. Les jeunes Espagnols ou Anglais qui sont