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Libération

Quand les cigaretiers font de la contrebande. Le Canada accuse l'américain RJR d'alimenter le trafic indien.

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publié le 24 décembre 1999 à 2h20

Montréal, de notre correspondant.

Nouveau coup dur pour les fabricants de cigarettes: le gouvernement canadien est parti en guerre, sur le terrain pénal, contre le numéro 2 américain, RJR, qui produit notamment les Camel. Mardi, il a porté plainte devant la Cour fédérale américaine, à Syracuse (Etat de New York) et réclame 1 milliard de dollars de dommages et intérêts au fabricant canadien de tabac RJR-Macdonald, à sa maison mère RJ Reynolds Tobacco et à plusieurs de leurs sociétés affiliées. Et les accuse" de contrebande de cigarettes. La plainte vise également le Conseil canadien des fabricants des produits du tabac (CCFPT), lobby qui représente des manufacturiers locaux. Le document allègue que le CCFPT a délibérément mis les autorités canadiennes sur de fausses pistes, désignant la pègre au moment où RJR implantait aux Etats-Unis un «réseau complexe de contrebandiers et de sociétés fantômes pour faire entrer sur le marché noir canadien quelque 2 milliards de cigarettes». La couverture des Mohawks.

Au début des années 90, le Canada a dû faire face à une vague importante de contrebande de tabac. Notamment celle que pratiquaient les Indiens Mohawks de la réserve d'Akwesasne, aux confins du Québec, de l'Ontario et de l'Etat de New York. En vertu du traité de Jay (1794), ces derniers bénéficient d'un libre passage des biens et des personnes sur leur territoire (le plus oriental de la Haudenosonee ­ la confédération iroquoise), qui chevauche la frontière canado-américaine, sur