Cela gronde dans tous les coins du Net. Le dernier-né des sites
contestataires (1) est québécois et concerne une fois encore les petites mains du multimédia. L'Association des travailleurs du multimédia du Québec (ATMQ) n'est pas un syndicat. Son créateur s'en défend «Je n'aime pas ce mot», dit-il. A l'en croire, il s'agirait plutôt d'un groupe de pression. Son ambition: dénoncer les conditions de travail des employés d'un secteur d'activité tout neuf et peu soucieux des questions sociales. Un secteur qui emploie surtout des gens jeunes, à qui on demande beaucoup pour des salaires assez chiches. Pas d'horaires et peu d'heures sup, des nuit entières les yeux rivés sur l'écran, des week-ends souvent travaillés" «Les employeurs s'offrent une main-d'oeuvre docile à très bon marché, relate le créateur qui préfère garder l'anonymat. Ils ont des besoins énormes mais se foutent de ce qu'ils font vivre aux gens. Il est temps de réagir, de s'organiser pour demander des règles, des normes et du respect.»
Le réflexe électronique. Le vieux Montréal est devenu en l'espace de quelques mois un centre multimédia foisonnant. Où des entreprises naissent et embauchent à tour de bras. La présence syndicale y est quasiment inexistante. Les jeunes salariés du secteur, comme le créateur d'ATMQ, sont extrêmement méfiants à l'égard des organisations traditionnelles. Pas leur truc. «Trop rigides», «trop conventionnelles», disent-ils. Leurs réflexes sont électroniques. Ils saisissent leur outil de tra