Une petite société de logiciels inaugurait, la semaine passée, ses
nouveaux locaux à Paris, dans le quartier du Sentier. Ou plutôt dans le «Silicon Sentier». C'est en effet le terme adopté par ses nouveaux occupants, les entreprises de l'Internet qui sont en train d'investir ce haut lieu traditionnel du textile. Devant ses invités, le patron de Rosebud Technologies, Philippe Hardoux, ne tient pas en place. Excité comme un électron, il fait la navette entre son bureau et ses hôtes. Dans le premier, il est connecté au site d'enchères Ebay et tente de mettre la main sur un serveur ultraperfectionné pour son entreprise. Devant les seconds, il s'extasie: «Jamais je n'aurais imaginé un jour acheter du matériel sur un site de vente aux enchères. C'est vraiment qu'il se passe quelque chose.»
Ce quelque chose se mesure à bien d'autres signes: c'est, par exemple, la multiplication des spots à la télévision ou au cinéma pour des sites web, celle des affiches dans la rue. Pour la première fois, on voit des entreprises âgées de quelques mois lancer des campagnes publicitaires de plusieurs dizaines de millions de francs. Et du coup, l'Internet fait irruption dans la vie de tous les Français, et pas seulement les internautes. Les «www» et autres «point com» n'apparaissent plus comme des zigouigouis mais sont associés à des adresses sur le Web.
Sommes faramineuses. De manière moins visible, on relèvera les pertes colossales consenties par certaines entreprises pour prendre position sur des mar