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Libération
Interview

«Le libre-échange pousse à l'investissement». Pour le commissaire Liikanen, les constructeurs ont bien réagi.

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publié le 28 décembre 1999 à 2h18

Bruxelles (UE) de notre correspondant

Pour Erkki Liikanen, le commissaire européen chargé des Entreprises et de la Société de l'information, l'accord entre l'Union européenne et le Japon est un incontestable succès du libre-échange: grâce à lui, les constructeurs automobiles européens se sont adaptés et ont su se montrer innovants. Mais il estime qu'ils ne doivent pas relâcher leurs efforts, rien n'étant jamais gagné dans le domaine économique.

Où est passé le «péril jaune» qui menaçait l'industrie automobile européenne au début des années 90?

La solution que nous avons adoptée en 1991 a manifestement été la bonne: nous avons montré la direction, le libre-échange entre l'Union européenne et le Japon à l'horizon 2000. A partir de là, les constructeurs se devaient de réagir. Ils ont procédé aux investissements qui s'imposaient pour renforcer leur compétitivité, dans un mouvement sans précédent. Cela n'a pas été facile, notamment pour les salariés qui ont perdu leur emploi dans les restructurations. Mais si on n'avait rien fait, on peut douter que la productivité de ce secteur ait progressé. Le protectionnisme supprime la pression à l'innovation. Le libre-échange pousse à l'investissement, et la bonne santé du secteur témoigne du succès de cette politique.

Comment expliquez-vous que les Japonais n'aient pas réussi à s'emparer du marché européen? Sous la pression de la perspective de l'ouverture des frontières, les Européens ont gagné les trois batailles. La première, celle de l'im