Même dispositif que pour la Coupe du monde. La ministre de la
Justice vient de signer une directive à l'adresse des procureurs «concernant le passage à l'an 2000». La fête fait un peu peur, les «manifestations peuvent dégénérer pour de multiples raisons et les parquets doivent être en mesure de réagir en ayant mis en place en amont des dispositifs permettant d'assurer une gestion de crise». Des magistrats seront donc astreints à une cellule de veille dans les tribunaux. A la chancellerie, une cellule sera en relation constante avec les policiers du centre opérationnel du ministère de l'Intérieur. Les juges se tiendront prêts à siéger à des audiences de comparution immédiate. Les procureurs de permanence auront recours «à des qualifications pénales adaptées (circonstances aggravantes de bande organisée ou de "réunion (le fait d'avoir commis les faits à plusieurs)».
Pendant ce temps, hébergés dans les prisons françaises, quelque 58 000 détenus n'ont d'autre choix que de déléguer l'organisation des fêtes à l'administration pénitentiaire. En rêve, ils espèrent peut-être une nuit du grand bogue qui leur réserverait quelques bonnes surprises. Mais pour une fois, l'institution se loue de son manque de moyens et de modernité: le modeste parc informatique installé devrait être maîtrisé sans trop de peine. Aucun risque de voir les prisonniers s'égayer dans la nature le soir du réveillon, libérés par des portes devenues incontrôlables; les dossiers des détenus et les états de leurs compt