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Interview

Christian Noyer, vice-président de la BCE: «Le système a parfaitement fonctionné»

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publié le 29 décembre 1999 à 2h17

Francfort envoyé spécial

Selon Christian Noyer, vice-président de la Banque centrale européenne (BCE), l'euro est un succès en dépit de sa faiblesse face au dollar. Mais pour lui, la politique monétaire accommodante menée par la Banque de Francfort ne peut suffire à doper la croissance: il appelle à libéraliser davantage l'économie de la zone euro et à remettre en cause certains acquis qui brident les entreprises et freinent l'emploi. Le bébé euro n'est-il pas anémié face au dollar ou au yen?

Les variations sur les marchés des changes doivent être relativisées. Il ne faut pas oublier que le départ de l'euro est très prometteur. Son succès est avant tout d'avoir réussi à maintenir la stabilité des prix dans la zone euro. La BCE a fait de la devise européenne une monnaie dont le pouvoir d'achat est garanti sur le long terme, une monnaie intrinsèquement solide et stable. Ce succès est attesté par le fort développement de l'euro sur les marchés financiers: il est pratiquement équivalent au dollar en terme d'émission sur les marchés et il se développe rapidement. C'est pour ces raisons que nous répétons qu'il a un fort potentiel d'appréciation qui ne peut manquer de se manifester rapidement.

L'évolution de l'euro laisse-t-elle la BCE indifférente?

Personnellement, je ne suis pas très heureux de ce mouvement. S'il devait perdurer, nous serions confrontés à un vrai risque pour la stabilité des prix. Cela étant, je suis confiant: en 2000, les évolutions de change devraient être plus no