Menu
Libération

A l'heure des 35 heures. Menaces de routiers.

Article réservé aux abonnés
publié le 30 décembre 1999 à 2h13

Foi de patron routier, les 35 heures ne perdent rien pour attendre.

Une fois passés le réveillon et les tempêtes, les organisations d'employeurs du transport routier (1) devraient faire monter la pression, sans exclure des barrages sur les routes. La cible: les 35 heures. Patrons et syndicats sont convoqués le 7 janvier au ministère des Transports pour examiner le décret qui doit adapter la loi Aubry à ce secteur particulier. Loi Aubry qui doit faire passer les horaires de 169 heures par mois à 150 environ, alors que les chauffeurs «grands routiers» ont peiné des années pour revenir sous la barre des 230.

Le projet de décret est donc un exercice d'équilibrisme pour faire entrer les routiers dans le cadre légal, en tordant un peu ce cadre au besoin. «C'est ainsi, explique François Yverneau (CFDT), que le gouvernement (le décret concerne Martine Aubry et Jean-Claude Gayssot) nous ramène au bonne vieilles "heures d'équivalence. Pour obtenir un repos compensateur, il faudrait à un routier travailler 45 heures alors que pour un salarié "normal il faudrait seulement 41 heures.» Du coup, tout le monde est mécontent. Les syndicats de salariés, qui voient un recul dans les propositions du gouvernement, et les patrons, qui s'effraient à la perspective d'accorder jusqu'à «35 jours de repos compensateur dans l'année».

Les employeurs sont presque entrés en dissidence: ils menacent de boycotter les instances de régulation de la profession avec l'Etat (Conseil national des transports) et o