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Libération

A Gard Tex, le succès tient à un fil. Assez de vivoter. Trois PME cévenoles de textile ont créé un collectif pour valoriser leurs compétences complémentaires.

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publié le 3 janvier 2000 à 22h11

Nîmes, correspondance.

La première, Carabasse, est nichée à Sumène, 1 500 habitants, dans les Cévennes. Elle fabrique des bas et, depuis cinq ans, de la lingerie sexy avec 40 salariés pour 20 millions de francs de chiffre d'affaires. La deuxième, Saby, spécialiste des sous-vêtements en coton et microfibres, 25 salariés, se trouve à Sauve, autre petite commune cévenole de 2 000 habitants. La troisième, Kino, fabrique à Nîmes des pyjamas pour hommes vendus dans les grands magasins et chez les chemisiers. Seules, face à la vitalité de leurs grands concurrents turcs et surtout italiens mieux organisés, chacune comptait ses chances de passer l'an 2000. Nous y voilà et elles sont toujours là. Et c'est en partie grâce à Gard Tex, le groupement qu'elles ont créé en s'inspirant du modèle des districts italiens.

Querelles. Gard Tex, c'est d'abord le résultat d'un déclin. Il a pour décor les Cévennes, où industries de la soie et du textile cohabitent avec la vigne et les cultures en terrasse. Au début des années 50, Sumène compte 18 petits industriels du textile. A une vingtaine de kilomètres, Sauve en recense cinq. Il y en a autant dans les communes situées dans un rayon de 50 km, avec quelques marques célèbres comme Eminence et Well. Quatre décennies plus tard, elles ne sont plus qu'une quarantaine. Le textile gardois a perdu 600 emplois en quinze ans. Celles qui restent survivent, plus qu'elles ne vivent. Toutes se connaissent, mais ne se fréquentent pas. C'est encore la meilleure fa