L'euphorie semble survivre à tout: à la tempête et à ses dégâts, qui
se comptent en dizaines de milliards de francs, au pétard du bug (mouillé, à en juger par les premiers constats), aux terreurs superstitieuses des boursiers" Au cours d'une conférence de presse, hier, le ministre des Finances et de l'Economie, Christian Sautter, rassuré par le fait qu'aucun secteur économique ne semble connaître de problèmes informatiques liés au passage de 99 à 00, a annoncé «une année de croissance exceptionnelle». En phase avec le ministre, le gouverneur de la Banque de France, Jean-Claude Trichet, a estimé sur RTL que la croissance pourrait dépasser 3%.
Pendant ce temps, les constructeurs automobiles publiaient d'extraordinaires résultats, à faire pâlir les inventeurs de feu la balladurette: l'année 1999 a été la meilleure depuis le début de la décennie (lire ci-dessous), avec 2,15 millions de voitures particulières vendues, soit une hausse de 10,5% par rapport à 1998.
La tempête n'est pas une bonne nouvelle économique, puisqu'elle a détruit des centaines de milliers d'arbres et d'immeubles. La France est moins riche aujourd'hui qu'avant Noël. Mais la réparation des dégâts attisera la croissance et, au moins pendant quelques mois, l'emploi. Les assureurs ont évalué hier qu'elle devrait leur coûter près de 25 milliards de francs. «Ces 20 à 25 milliards de francs vont être injectés dans l'économie française, le bâtiment va devoir travailler à plein régime dans les mois qui viennent», a const