Rien ne semblait en mesure d'entamer l'optimiste des grandes places
financières. Et puis hier, patatras. D'un seul coup, après avoir enregistré records sur records, la plupart des Bourses européennes ont piqué du nez. Paris qui, depuis trois mois, vivait sur un petit nuage, a subi hier une sévère correction: l'indice CAC 40 a terminé sur un recul de 4,15% à 5 672,02 points, soit sa plus forte baisse depuis le 8 octobre 1998 ( 4,45%). Pourtant, lundi, le marché avait pour la première frôlé le cap des 6 000 points. Hier en début de journée, à peine ouvertes, les salles de marché ont vu affluer des ordres de vente en grande quantité. «Les assureurs français, dont les plus-values potentielles en actions étaient considérables depuis plus d'un an, se sont mis à vendre des actions pour récupérer du cash. C'est évidemment la tempête qui explique ce comportement des assureurs», explique Régis Khaber, économiste à la société de Bourse Aurel-Leven. Quelques heures plus tard, c'est l'inquiétude boursière américaine qui s'est diffusée à Paris, mais aussi dans le reste de l'Europe: Londres, 3,8%, Francfort 2,43%, Milan 2,43%, Madrid 3,54%. Sitôt les craintes sur le bug de l'an 2000 estompées, la place new-yorkaise a en effet été reprise par son vieux démon, l'inflation. Celle-ci reste relativement faible aux Etats-Unis (2,6% en rythme annuel, mesurée par l'indice des prix à la consommation), mais la forte croissance (3,8%) et le faible chômage (4,1%) font craindre son retour.