New York de notre correspondant
Wall Street pensait avoir évité le scénario catastrophe. Pendant des mois, certains avaient craint le pire pour le passage à l'an 2000: des ordinateurs incapables de fonctionner qui entraînent la chute des marchés boursiers à travers le monde. Finalement, le bug Y2K ne s'est pas manifesté et la surprise est venue d'ailleurs.
Hier, la place financière new-yorkaise ne s'était pas encore remise de sa fabuleuse dégringolade de la veille, qui a vu le Dow Jones perdre au final plus de 3% et le Nasdaq, l'indice des valeurs technologiques, enregistrer le plus grand recul de son histoire (-5,5%). A la mi-journée, le Nasdaq avait encore régressé de plus de 4% et le Dow Jones reculait lui aussi. En Asie et en Europe, la plupart des Bourses avaient subi plus tôt le contrecoup de la secousse (lire ci-contre). Une nouvelle fois, c'est donc la crainte d'une hausse des taux d'intérêt par la Banque fédérale (FED), pour éviter la surchauffe de l'économie américaine, qui a provoqué l'affolement de Wall Street.
«Moment critique». En ce début de nouveau millénaire, l'Amérique semble plus que jamais confrontée au paradoxe d'une économie qui se porte tellement bien que la seule perception d'un possible dérapage engendre la panique sur les marchés boursiers. «Nous sommes à un moment critique, tout simplement parce que cela fait désormais très longtemps que les choses sont au beau fixe de ce côté-ci de l'Atlantique», assure William Dudley, de la banque d'affaires Goldman