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Libération

Le tunnel sous la Manche s'imagine un petit frère. Eurotunnel hésite entre les options routière et ferroviaire.

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publié le 6 janvier 2000 à 22h07

Lille correspondance

Eurotunnel prend date avec l'histoire. Plombé par une dette évaluée à 70 milliards de francs, l'exploitant du tunnel sous la Manche a déposé auprès des gouvernements français et britannique une étude de faisabilité pour la réalisation d'un deuxième lien fixe trans-Manche. Si certains actionnaires ne vont pas manquer de s'interroger sur l'opportunité de ce rapport, dont le coût (8 millions) ne va pas accélérer le versement d'un premier dividende, Eurotunnel n'a pas eu le choix.

La concession signée en 1986 l'obligeait, en effet, «à remettre avant l'an 2000 un projet de liaison routière continue sans rupture de charge, qui devra compléter le premier ouvrage, quand les conditions techniques et économiques de réalisation d'une telle liaison le permettront et l'augmentation du trafic le justifiera, sans remettre en cause la rentabilité attendue du premier ouvrage». 30 milliards pour le forage. «Il s'agit pour nous de faire de la veille technologique», s'est justifié Alain Bertrand, le directeur adjoint d'Eurotunnel. Prochain rendez-vous donc en 2010, date à laquelle Eurotunnel devra effectuer des «propositions positives» sinon les gouvernements pourront lancer un appel à candidature. Et à quand le premier coup de pioche? Pas avant 2020, les politiques se sont engagés à ne rien faire pour favoriser la création d'un deuxième tunnel avant cette date. Pour l'exploitation, mieux vaut se projeter vers l'horizon 2025-2030, période à laquelle on estime que les infrast