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Concerto à une voix pour les pianos et la salle Pleyel.Le propriétaire de la salle de concerts rachète la fabrique d'instruments.

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Le propriétaire de la salle de concerts rachète la fabrique d'instruments.
publié le 7 janvier 2000 à 22h06

Alès, de notre correspondante.

La magie du nom Pleyel, étroitement associé à celui de Chopin, le compositeur romantique dont on fête cette année le 150e anniversaire de la mort, opérera-t-elle? Cofondateur et vice-PDG du groupe Altran Technologies (quatre milliards de francs de chiffre d'affaires et champion de la croissance boursière) Hubert Martigny paye, à titre personnel, pour voir. Les 120 salariés basés à Alès, eux, veulent bien y croire. Après avoir acquis en mai 1998 la salle parisienne de concert Pleyel, Hubert Martigny a acheté avant-hier soir ­pour un montant qu'il refuse de dévoiler­ le manufacturier de pianos Pleyel. Il compte regrouper la salle et les pianos sous un holding commun.

Un retour aux sources: c'est un des directeurs des pianos Pleyel, Gustave Lyon qui, en 1927, avait conçu la salle pour exposer ses produits.«L'idée de réunir à nouveau culture musicale et facture instrumentale pour faire de Pleyel le numéro un mondial du piano est un projet un peu fou qui m'a séduit», résume Hubert Martigny, par ailleurs marié à une chef d'orchestre. Déficit chronique. Fou, il faut sans doute l'être un peu pour croire à un nouveau destin de la facture de pianos en France. Avec une trentaine de millions de francs de pertes cumulées depuis 1995 pour un chiffre d'affaires d'environ 40 millions de francs par an, Pleyel and Co a frayé une nouvelle fois avec le dépôt de bilan.

Dernier manufacturier français, qui commercialise aussi les marques Gaveau, Erard et Rameau, Pleyel