Londres, de notre correspondant.
Dans ce supermarché Budgets, à côté des pancartes anti-pommes françaises pour cause de guerre du boeuf, sont apparues de nouvelles affiches, expliquant aux Britanniques le système métrique. Depuis le 1er janvier de cette année, le pays est supposé avoir achevé sa lente application du système continental. Les livres (454 grammes), onces (27 grammes) ou quarters (567 grammes) et autre mesures du système dit «impérial», sont censés disparaître des rayons de fruits et légumes, des boucheries ou des poissonneries. Budgets indique que ses employés continueront à servir leurs clients en livres et onces mais qu'à terme le système métrique prévaudra.
«C'est un diktat, un scandale, explique Vivian Linacre, directeur de l'Association pour les poids et mesures britanniques, cette mesure a été imposée dans le secret, sans la moindre consultation.» Selon le porte-parole de cette association, vieille de cent trente ans, «une révolte se prépare, ce que l'on nous fait c'est 1984 d'Orwell, c'est Lénine et Marx réunis, les commerçants se réunissent en secret pour préparer la résistance». De fait, une enquête d'opinion récente montrait que près des trois quarts des Britanniques restent attachés à leur système impérial. Même chez les jeunes, censés apprendre le système métrique à l'école, 42% préfèrent les mesures britanniques.
Malgré l'introduction du système métrique en 1965 et la décimalisation de la monnaie en 1971, les distances, dans la vie de tous les jours,