«Un roulement d'épaules». Le jugement de la CFDT-route sur l'action
prévue par le patronat routier lundi est sans appel. Pour les syndicats, en refusant de rencontrer le ministre des Transports à propos des 35 heures vendredi, les patrons ont choisi une «attitude suicidaire». Jean-Claude Gayssot voulait présenter aux partenaires sociaux un projet de décret précisant les conséquences des 35 heures sur le transport routier. Le projet prévoit l'application de la loi Aubry aux chauffeurs courte distance. Seuls les «grands routiers» sortiraient de la loi. Mais le texte mécontente patronat et syndicats. Les syndicalistes ont décidé pourtant de rencontrer leur ministre. «On ne se plaint pas, nous, explique François Yverneau (CFDT). On préfère faire avancer les choses.» Les syndicalistes attendent d'ailleurs leurs patrons au tournant lundi. Ceux-ci ont promis un blocus des frontières à 8 heures pour protester contre «l'étouffement programmé du transport routier français.» «La grogne monte, assure La Fédération nationale du transport routier. Les chefs d'entreprise sont prêts à se mettre au volant pour bloquer les endroits stratégiques.» En bloquant l'accès à la France, les patrons routiers espèrent montrer «l'incohérence du gouvernement». «On ne peut pas libéraliser le cabotage routier en 1998, puis dire qu'il faut appliquer à tout prix les 35 heures, explique un patron. Si on applique la loi et que l'on baisse les salaires, on va droit à l'explosion sociale. Si on maintient les s