Berlin, correspondance.
La tablette de chocolat blanc à 87 pfennig (2,90 francs) risque de devenir le symbole d'une guerre des prix ravageuse en Allemagne. En décidant de brader plus de cent produits de consommation courante, la chaîne américaine de supermarchés Wal-Mart s'est lancée dans un bras de fer avec les distributeurs nationaux. Tengelmann, Rewe, Edeka et les autres, habitués pendant des années à se livrer une concurrence molle, sont condamnés à réagir. «Cette action n'est que le début de nos efforts pour offrir au consommateur allemand de meilleurs produits en plus grande quantité», a commenté Ron Tiarks, patron de Wal-Mart Allemagne, en annonçant au début de la semaine, par surprise, le train d'offres spéciales «à effet immédiat et à durée indéterminée» proposé par ses 95 magasins: entre 15 et 20% de réduction sur des produits aussi divers qu'un aspirateur, un lot de chaussettes, un pot de peinture ou une boîte de raviolis.
Marché hyperréglementé. En débarquant en Allemagne au début de l'année 1998, l'américain Wal-Mart, numéro un mondial de la distribution de détail, pensait s'attaquer à l'un des marchés les plus difficiles du monde parce que hyperréglementé. Après un an d'exercice complet, le bilan est pourtant largement positif. Lors de sa première offensive, lancée durant l'été 1999, l'«intrus» avait déjà infligé de lourdes pertes à l'ennemi. Le groupe Tengelmann cherche depuis lors, en vain, à vendre ses supermarchés, et son rival Rewe estime avoir perdu 50 mill