Après la fusion, les questions. La naissance du monstre AOL Time
Warner, alliant le numéro un de l'Internet et le leader mondial de la communication, est-elle une mauvaise nouvelle pour le pluralisme de l'information? Le nouveau groupe peut-il entraver la concurrence dans les médias?
Pluralisme. Par le biais d'un communiqué, la Fédération internationale des journalistes (FIJ) s'est alarmée hier d'une possible «menace pour la démocratie et la liberté d'expression». «Nous observons actuellement la domination d'une poignée de compagnies contrôlant l'information et les moyens permettant d'acheminer cette information», note l'organisme. Sans obédience politique particulière, basé à Bruxelles, il regroupe 450 000 membres dans une centaine de pays. La FIJ estime que si une réglementation n'est pas mise en place, «nous aurons alors des entreprises qui définiront le contenu de l'information pour qu'elle corresponde à leurs stratégies commerciales».
Même appel à la réglementation chez Dominique Wolton, directeur du laboratoire Communication et Politique, du CNRS, qui voit dans la naissance du monstre AOL-Time Warner «une nouvelle preuve que l'on ne peut pas séparer la question des vieux et des nouveaux médias, et qu'il faut penser globalement le problème de la communication». Le chercheur observe: «D'un côté on embête Bill Gates (Microsoft), et de l'autre on applaudit à la fusion de deux univers gigantesques. La question du contrôle démocratique est pourtant posée ici de manière massive.