Dulles (Virginie) envoyé spécial
Quand il reçoit les journalistes, Steve Case est invariablement habillé décontracté pantalon de toile kaki, chemise en jean bleue marquée du logo AOL, baskets ou mocassins. Le visage joufflu le plus souvent sérieux, parfois souriant et les yeux bleus, mais sans charisme particulier sont ceux d'un jeune cadre moderne, un rien emprunté mais très soucieux de plaire et de convaincre. Quand il parle, il reste imperturbablement «cool», voire froid, comme l'immense ex-hangar planté dans les champs isolés de la grande banlieue de Washington, siège d'America Online.
Silencieuse, propre, décontractée et sérieuse, cultivant un isolement en forme de cocon, la compagnie est à l'image de son PDG et fondateur. Case n'a rien de l'arrogance agressive de Bill Gates, de l'aisance flamboyante de Steve Jobs, ni de l'égocentrisme d'autres «génies» de la nouvelle économie. Le nouveau «maître du cybermonde» dit vouloir préserver son intimité (il a épousé l'ex-responsable de la communication d'AOL, Jean Case, et vit dans une villa non loin du siège), et il se passerait bien de voir son portrait s'étaler à la une des magazines.
«Ça peut vous sembler Cucul.» «J'espère laisser derrière moi non pas l'image d'un type qui a gagné beaucoup d'argent (sa fortune est estimée à seulement 650 millions de dollars, ndlr), mais de quelqu'un qui a contribué à changer le monde en suivant ce qu'il pensait être juste"», dit-il. «Même si ça peut vous sembler cucul", ajoute-t-il,