On croyait le bon vieux temps des scandales immobiliers révolu. Mais
non. Déminor, l'association de défense des actionnaires minoritaires, a exhumé hier l'affaire Unipierre V, la plus importante SCPI (société civile de placement immobilier) du Crédit agricole, en diffusant une lettre du président de la COB (Commission des opérations de Bourse), Michel Prada. Ce courrier daté de février 1999 souligne «les carences importantes» dans l'organisation de cette SCPI, «une mauvaise tenue des dossiers d'acquisition ["] la plaçant dans l'impossibilité de justifier de l'opportunité économique des investissements au regard de l'intérêt des porteurs». «Rebondissement». Estimant que Uniger, la société de gestion du Crédit agricole chargée de gérer Unipierre V, ne présente pas des garanties financières suffisantes, la commission envisageait purement et simplement de lui retirer son agrément. Pour Déminor, qui se bat depuis trois ans pour obtenir l'indemnisation de 450 porteurs, il s'agit d'un véritable «rebondissement». En avril, le tribunal de grande instance de Paris avait débouté les petits épargnants de leur action. Il ne disposait pas alors de cette fameuse lettre que Déminor a réussi à se procurer par voie judiciaire.
En 1992, alors que la crise immobilière avait déjà éclaté, le Crédit agricole a continué à vanter auprès de ses clients Unipierre V, un «placement sûr et sans souci», «un placement à forte rentabilité» puisqu'il est écrit noir sur blanc que «le rendement global annuel (