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Libération

Les patrons routiers maintiennent les barrages malgré les négociations. «Six, huit, quinze jours s'il le faut»

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publié le 12 janvier 2000 à 22h01

Beinheim envoyée spéciale

Quand, au petit matin, hier, Patrice Witté, routier salarié, s'est présenté à Rastatt (Allemagne) pour franchir le Rhin vers Beinheim (Bas-Rhin), il a compris que, là comme ailleurs, le barrage avait résisté à la nuit. Qu'il ne pourrait pas, pour la deuxième journée, rentrer en France. Pendant que des pourparlers s'engageaient avec le ministère des Transports à Paris, les patrons routiers affirmaient être prêts pour un conflit «aussi long qu'il le faudrait».

Furieux, Patrice Witté a alors consulté ses copains d'infortune. Pourquoi, se sont-ils demandé, les camions peuvent-ils passer dans un sens et pas dans l'autre? Si l'on bloquait tout, ces patrons ne seraient-ils pas intimidés par les conséquences de leur action et ne lèveraient-ils pas leur demi-barrage? Ensemble, après avoir prévenu les gendarmes, ils ont donc décidé de barrer entièrement le pont, jusque-là accessible aux voitures et aux camions se dirigeant vers l'Allemagne.

Compatir. A Beinheim, la tension commence donc à monter, au-dessus du Rhin, entre ceux qui bloquent ­ une dizaine, pas plus, pour la plupart chefs des entreprises de transport régional ­ et ceux qui sont bloqués ­ au moins 200 poids lourds, et de nouveaux arrivent sans cesse. «Si on a tout bloqué, c'est pour mettre la pression sur les patrons. On veut qu'ils laissent les salariés faire leur travail», explique Patrice Witté. Les Autrichiens ont suivi, puis les Italiens, les Espagnols, les Portugais, les Grecs" tous ceux qui,