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Libération
Interview

Jean-Luc Chaneac, producteur de tomates-cerises:«Mon avenir est entre les mains des centrales d'achat».

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publié le 14 janvier 2000 à 21h58

Jean-Luc Chaneac, 31 ans, est maraîcher à Saint-Rémy-de-Provence. Il

cultive notamment 1 hectare de tomates cerises sous tunnel plastique. Il explique ses relations avec la grande distribution.

«Je produis 30 tonnes de tomates cerises par an. De mai à Noël. Mes serres ne sont pas chauffées et mes tomates mûrissent grâce au soleil. Elles ont un taux de sucre de 8%, l'équivalent d'un melon. Je suis indépendant et je travaille en direct. Je commercialise ma production auprès de deux centrales d'achats de deux enseignes de la grande distribution, sans passer par un groupement de producteurs car il n'y en a pas pour la tomate cerise. Ce sont de trop petits articles, de trop petits marchés. Je n'ai pas trouvé de groupement de producteurs qui s'intéresse à ces petites niches.

»Cette année, j'ai vendu mes tomates 4,50 francs la barquette de 250 grammes. Mais vous ne la trouverez pas à moins de 12 francs dans les magasins. Cette marge du bénéficiaire ne me choque pas autant que le fait que, chaque trimestre, les centrales me demandent de leur reverser 3% du chiffre d'affaires que je fais avec elles. Sous forme de chèque ou d'avoir. Ils disent qu'ils en ont besoin pour que la centrale continue à fonctionner et que la marge, c'est le magasin qui la fait, pas la centrale. Pour moi, cela représente 30 000 francs sur un chiffre d'affaires de 1 million de francs par an. Comme je travaille avec deux enseignes, j'essaie de jouer l'une contre l'autre. Je dis à l'une que l'autre fait moins cher.