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Libération
Interview

Le rapprochement AOL-Time Warner. Des patrons francais jugent la mégafusion. PDG du Club Méditerranée, Philippe Bourguignon: «Assainir la bulle spéculative».

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publié le 14 janvier 2000 à 21h58

«Cette opération est extraordinaire. Ensemble, Steve Case et Gerald

Levin ont pris dix ans d'avance sur tous les grands groupes de communication, notamment sur Disney, qui avait lui-même une longueur d'avance depuis la création de son propre portail Infoseek. Des mouvements comme celui-là sont positifs parce que structurants pour l'ensemble du secteur multimédia. L'arrivée d'un nouvel acteur puissant qui occupe des positions importantes va progressivement participer à l'assainissement de la bulle spéculative des valeurs de la haute technologie. Et limiter la survalorisation boursière des starts-up. La puissance d'un tel regroupement ne m'inquiète donc pas du tout. En revanche, la vraie question qui nous est posée par cette nouvelle économie, c'est celle de l'indépendance technologique. Ce qui pourrait me faire peur, c'est de ne pas avoir la capacité de suivre l'évolution et la sophistication technologique du Net. Pour moi, les hypothèses d'OPA et contre-OPA sur le Club sont de faux problèmes. Le véritable enjeu, c'est de conserver la force et la modernité de notre marque, notamment à travers l'Internet. Or, les investissements y sont et seront considérables pour des coûts de transaction très faibles. Tout cela rend inéluctable un mouvement de globalisation. En effet, pour aller plus vite et plus loin, il faudra peut-être s'adosser à un partenaire. La question ne se pose pas maintenant, mais conclure un partenariat avec quelqu'un à qui on apporte une valeur ajoutée ne me sembl